Maison DC

Une cohabitation passé-présent
Imaginer et réaliser un projet de rénovation d’une maison mitoyenne située dans une ruelle très étroite à sens unique avec un accès compliqué, sans possibilité d’amener un camion ou même de se garer, cela ne s’improvise pas ! Défi accepté et mission accomplie, avec des obstacles parfois inattendus.

  • Secteur Privé
  • Type Habitation unifamiliale, Projet, Rénovation
  • Localisation Liège
  • Surface construite Agr. int. niv0 50 / Agr. int. niv-1 50 / Agr. ext.22m²
  • Année 2020-2021
  • Photographe © CaroLine Dethier

Caractère unique et panorama vertigineux
Clara et Quentin étaient très attachés à leur maison de famille. Et à sa position en hauteur dominant la ville de Liège. Mais elle était devenue trop petite. La mitoyenneté et la configuration de la maison limitaient considérablement les possibilités d’agrandissement. La construction d’une extension (panneaux Tectiva à l’aspect « pierre bleue ») de plain-pied côté jardin, avec une partie enterrée et une terrasse, a permis d’exploiter pleinement l’espace et de s’orienter sur l’extérieur.

Ombres géométriques projetées
La séparation entre la partie enterrée et le niveau supérieur est assurée par un double élément en acier Cor-Ten : une plaque pleine dans la partie basse (avec une répétition côté mitoyen) et un garde-corps sur la terrasse. L’irrégularité de l’espacement des barres verticales du garde-corps crée un jeu d’ombres : des lignes géométriques croisées se projettent sur la terrasse. Pour se protéger du soleil, une banne solaire abrite la terrasse et des brise-soleil orientables intimisent le salon. Le tout bien intégré dans la structure pour rester minimalistes et discrets !

Distinction claire entre l’ancien et le nouveau
La nouvelle partie de la maison a son identité propre et la partie ancienne conserve la sienne. C’est vrai à l’extérieur comme à l’intérieur. Ce choix délibéré offre une lecture en deux temps. Le granito rouge d’origine et le nouveau granito gris. Les encadrements de porte en bois et les nouveaux encadrements blancs. L’annexe contemporaine et la façade d’origine. Quelques éléments architecturaux du passé sont restés apparents, comme la loggia.

Rehausser les murs mitoyens et renforcer les fondations
Le chantier était hors norme en tous points. Avec des défis techniques de taille. En creusant les terres, afin de pouvoir encastrer un nouveau volume en sous-sol et maximiser ainsi la surface (création de la chambre des parents avec salle de bains et dressing), les fondations du mur mitoyen se sont révélées être trop peu profondes. Une reprise en sous-œuvre a donc dû être réalisée. De manière générale, l’ensemble des bétons mis en œuvre a été coulé sur place et préparé dans une bétonnière façon ancien système puisqu’il était impossible de faire passer un camion dans la venelle !

La porte d’entrée, unique passage pour les matériaux
Tout, sans exception, devait obligatoirement passer par l’ouverture de la porte d’entrée : châssis, vitrages, panneaux de l’extension, système de chauffage sol, banne solaire et brise-soleil orientables, mobilier de la salle de bain (dessiné d’ailleurs sur mesure par l’atelier) et matériel… Cette exigence de départ a nécessité une réflexion pointue et des calculs au millimètre près. C’est ce qui explique notamment que la pose d’un châssis de grand format n’était pas envisageable. Le rythme du vitrage de l’extension se présente ainsi sur dix châssis, assemblés sur place. Au centre, deux colonnes – qui se fondent avec les profilés des châssis – soutiennent la structure.

Un gain de 50 m2 par niveau
Dans l’extension, place à une salle à manger et un salon lumineux. Sur le mur du salon, on devine encore les contours de l’ancienne loggia. Elle laisse passer la lumière du jour pour éclairer la salle de jeux des enfants située de l’autre côté. La nouvelle partie en sous-sol est la suite parentale : chambre, dressing et salle de bain spacieuse. L’unique ouverture vitrée (rasante par rapport au niveau du terrain mais en hauteur dans la chambre), réussit à faire entrer une belle lumière naturelle et offre une vue sur la zone végétalisée en contrebas du jardin.