Maison GS

Une cuirasse en cuivre
Avec ses tonalités de couleur terre, cette maison atypique réussit à se camoufler dans le bois. Elle tire parti du terrain tout en douceur, minimisant son empreinte dans le paysage. En dialogue avec la nature, la maison met en valeur des matériaux bruts conformément à la philosophie d’Éric, architecte fondateur de l’atelier Pygma.

  • Secteur Privé
  • Type Habitation unifamiliale, Neuf, Projet
  • Localisation Tilff
  • Surface construite 433m²
  • Année 2010-2011
  • Photographe © Brandajs, Vanhevel, Van Buxhoeveden, Verne,

Un volume en équilibre
Terrain en longueur, pente raide, environnement boisé, orientation difficile. Autant de contraintes avec lesquelles il fallait composer et négocier. Quand on regarde la maison depuis le chemin d’accès en contrebas, on a l’impression que le volume en cuivre joue à l’équilibriste. Il est posé en porte-à-faux sur un socle de béton – qui s’est paré de briques – à une extrémité et se retrouve semi-enterré en bout de course. Trois murs de soutènement, parallèles entre eux, ancrent la maison dans le terrain.

Le cuivre dans tous ses états
Ce matériau n’a pas été choisi par hasard. Avec le temps, le cuivre développe une patine naturelle. Ce processus de changement de couleur renforce l’effet caméléon qui permet de se fondre dans le décor. Des effets « décalés » apparaissent dans la cuirasse de cuivre, comme la joue latérale surplombant l’entrée. Sa parure se démarque du volume principal de la maison par un agencement différent des plaques de cuivre – dans leur taille et dans leur positionnement horizontal versus vertical. Au passage, on remarque également la variation de largeurs au niveau des panneaux verticaux sur le grand volume.

Le béton n’a rien à cacher
Occupant une place essentielle dans cette maison, et pas uniquement pour la structure, le béton s’expose. Il reste brut sur les murs intérieurs ou encore sur le plafond avec les dessins dans les coffrages restés apparents. Le béton devient un élément décoratif à part entière. Il s’harmonise avec un sol réalisé en granito, de manière encore artisanale, et des éléments en noyer. Grâce à ses excellentes propriétés d’inertie thermique, le béton nécessite moins de chauffage en hiver et moins de climatisation en été. Cette maison équivaut à un standard passif.

Terrasse en décrochage
Alors que les vitrages de la partie avant du bâtiment s’expriment dans la verticalité, ils prennent le contre-pied sur les parties latérales de la maison. Le châssis de la cuisine, coulissant et entièrement rétractable dans les murs, a une dimension vertigineuse de 7,20 mètres de long (soit 3 parties de 2,40 m chacune). La terrasse en décrochage, avec un garde-corps ajouré en acier Corten, s’inscrit dans le prolongement direct de la cuisine afin d’offrir un seul et grand espace pour profiter de l’extérieur et de l’intérieur en même temps. C’est ici que l’horizontalité s’affirme pleinement.